Pendant que le loup n'y est pas
Pendant que le loup n'y est pas / Mai 2020
Il était une fois deux enfants, Maloé et Milan, qui étaient confinés chez eux à cause d’un méchant virus appelé Covid-19. Par chance, derrière leur maison il y avait un grand terrain vierge peuplé d’arbres et d’oiseaux en tous genres. Bientôt un vilain promoteur viendra y construire des immeubles, mais en attendant il est à l’état sauvage. Alors, pendant que le loup n’y est pas, on prend l’échelle, on passe par dessus la maison et on imagine que c’est une forêt magique. Notre forêt magique. Nous mettons des masques -mais tellement plus rigolos que ceux que l’on croise en ville- et quelques accessoires, et hop on se raconte des histoires. On y rencontre un prince et une princesse, mais aussi une chouette, un cerf, des coccinelles...
Et on oublie, l’espace de quelques heures, que l’on est confinés.
Cette série photographique, conçue sous la forme d’un amusement, n’est pas sans évoquer de nombreux contes d’enfance tel que Le Petit Poucet, Le Petit Chaperon Rouge, Hansel et Gretel ou encore Blanche-Neige.
Dans le contexte du Coronavirus, cette série symbolise le besoin d’évasion mentale et physique ressentie par beaucoup au moment du confinement. Besoin de nature, de fantaisie, de petits plaisirs simples de la vie tels que sentir des coccinelles caresser notre peau ou enlacer un arbre... « pendant que le loup n’y est pas ». Car le danger nous guette, non loin de là, à l’orée de la forêt. Notre forêt à nous est sereine, paisible, bienveillante à l’instar du monde extérieur envahi par ce virus dangereux et hostile.
Au-delà de ce rapport au monde, et de manière plus personnelle, il s’agissait pour nous de faire le deuil de cette végétation destinée à être détruite au profit d’immeubles. Il nous fallait prendre à contre-pied la déforestation à venir au travers d’un conte imaginaire : cette « forêt » continuera d’exister, si ce n’est sur terre, au moins dans nos rêves, dans nos cœurs et dans mes images.