La Divine Tragédie

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La Divine Tragédie

 

J’ai vu...
J’ai vu Paris. Paris vidée de ses habitants, les rues désertes comme un décor de théâtre après le spectacle. Quand tout le monde est parti, quand il n’y a plus personne. J’ai aussi vu des SDF abandonnés au milieu de ce rien. Pas confinés eux.

 

J’ai senti...
J’ai senti l’odeur de la ville, mais pas celle de d’habitude. Cette fois-ci, il n’y avait pas l’odeur des pots d’échappement, l’odeur des kebabs, l’odeur d’urine...

 

J’ai entendu...
J’ai entendu les oiseaux chanter. Ceux qu’on n’entend pas d’habitude. Ceux de la place de l’Étoile, de la place de la Concorde. J’ai aussi entendu les feuilles mortes qui roulent sur l’asphalte et les pas de quelques joggeurs égarés.

 

J’ai touché...
J’ai touché... Non, je n’ai pas touché. Ça, on a pas le droit. Ou plutôt si, j’ai touché : le déclencheur de mon appareil photo. Besoin de témoigner, de raconter. C’est mon métier après tout.

 

J’ai goûté...
J’ai goûté à cette sensation à la fois angoissante et grisante d’être seule au milieu de ce vide. J’ai tenté de retranscrire cette ambiance lourde et sombre dans mes images. Un grain fort aussi comme pour symboliser ce fichu virus qui a envahi l’espace.